La prévention des risques sanitaires liés aux légionelles dans les réseaux d’eau chaude sanitaire (ECS) doit être une préoccupation constante des établissements recevant du public (ERP). L’arrêté du 1er février 2010 impose aux responsables d’établissement de mettre en œuvre une surveillance des installations collectives d’ECS. Elle concerne autant les réseaux d’eau anciens, qui sont parfois difficiles à exploiter compte tenu de possibles modifications successives des réseaux d’origine, que les réseaux d’eau neufs qui peuvent être rapidement colonisés par ces bactéries. Dans cette démarche, Le Laboratoire Départemental d’Analyses du Jura (LDA 39) propose un accompagnement dédié aux responsables d’établissement, les aidant ainsi à répondre aux exigences réglementaires en vigueur.
Que dit la loi sur le suivi des légionelles ?
Le gérant d’un établissement doit pouvoir, à la demande des autorités sanitaires, fournir la preuve qu’il a mis en place une surveillance et qu’il s’est donné les moyens de maintenir une concentration en legionella pneumophila inférieure au seuil réglementaire (valeur cible imposée par l’arrêté du 1er février 2010).
Les infrastructures concernées sont les piscines, internats, maisons de retraite, hôtels, gymnases, campings ou crèches. Il incombe au gérant de surveiller les concentrations de bactéries dans les installations présentant des risques, tels que les douches, les bains à remous, les brumisateurs, et de maintenir ces installations en bon état.
Quelles sont les conditions favorables à leur développement ?
Les légionelles sont des bactéries largement présentes dans les écosystèmes naturels et principalement dans les milieux hydriques. Elles prolifèrent dans les installations qui leur offrent des conditions favorables (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45°C, nutriments tels que le fer ou le zinc). Elles peuvent contaminer les individus lorsque ceux-ci sont exposés à des aérosols d’eau (de dimension inférieure à 5 micromètres) issus de milieux où la bactérie a proliféré.
Quels sont les dangers de la légionellose ?
Les conséquences sanitaires d’une exposition aux légionelles sont variées. Les personnes peuvent contracter :
- des infections non-pulmonaires de type grippal (fièvres de Pontiac notamment) dont l’issue est généralement favorable ;
- des infections pulmonaires graves appelées légionelloses.
La légionellose est une pneumopathie sévère, mais non contagieuse. En France, le taux de décès atteint 11%. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs après avoir contracté la maladie ; la guérison nécessite un traitement antibiotique et est obtenue parfois après plusieurs semaines. Il peut s’ensuivre, plus rarement, des séquelles cérébrales. Les symptômes de la légionellose peuvent apparaître dans les deux à dix jours après l’exposition aux légionelles.
Comment mettre en place le suivi ?
Les établissements recevant du public (ERP) doivent réaliser un suivi régulier des températures de l’eau chaude sanitaire. Annuellement, ils doivent également mener une campagne de prélèvements pour la recherche de légionelles sur certains points de leur installation.
L’article 3 de l’arrêté du 1er février 2010 précise que « le choix des points de surveillance relève d’une stratégie d’échantillonnage qui tient compte du nombre de points d’usage à risque », ceux-ci étant définis comme « tout point d’usage accessible au public et pouvant produire des aérosols d’ECS susceptibles d’être contaminés par les légionelles ; il s’agit notamment des douches, des douchettes, des bains à remous ou à jets ». En effet, ces installations peuvent être à l’origine d’une aérosolisation importante d’eau et d’une diffusion des légionelles dans un rayon de quelques mètres contaminant ainsi les personnes à proximité.
L’article 5 de l’arrêté du 1er février 2010 stipule que la réalisation « des prélèvements d’eau et l’analyses de légionelles sont réalisés par un laboratoire accrédité pour le paramètre légionelles par le Comité français d’accréditation (COFRAC) ou tout autre organisme d’accréditation équivalent européen.
Le LDA39 est accrédité COFRAC pour les prélèvements et les analyses de légionelles.
Enfin, l’établissement doit désigner un référent et mettre en place un carnet sanitaire qui centralise toutes les informations propres à chaque installation (relevé de températures, travaux de maintenance, rapports d’analyses…) il doit être disponible et mis à jour.
Mon établissement ne reçoit pas de public, faut-il quand même faire un suivi des eaux chaudes sanitaires ?
Même sans accueillir le public, il est important d’évaluer les risques liés aux eaux chaudes sanitaires. De nombreuses entreprises, bien qu’elles ne soient pas des ERP, reconnaissent cette nécessité et réalisent des analyses, en particulier sur les installations telles que les douches du personnel. Au-delà du contrôle réglementaire, le LDA39 apporte toute son expertise pour vous conseiller sur les risques.
Existe-il des formations pour le suivi des légionelles ?
Le LDA 39 propose deux fois par an une formation intitulée: “Maîtriser le risque légionelles”. La formation s’adresse aux agents de maintenance, aux gestionnaires d’établissements, aux hygiénistes.
Je souhaite faire analyser l’eau de mon réseau, comment dois-je procéder ?
- Prise de contact avec le LDA pour obtenir une information technique et tarifaire
- Planification du prélèvement : organisation, date, situation des points de prélèvement
- Prélèvement et collecte des échantillons d’eau par un technicien qualifié
- Mise en analyse et rendu des résultats
Quel est le délai de rendu des résultats pour les analyses de légionelles ?
La méthode d’analyse nécessite une durée minimale de 11 jours indispensable au développement de la bactérie. En cours d’analyse, dès dépassement des seuils règlementaires, un technicien du LDA39 prend contact avec le client pour l’en avertir. Cette démarche permet ainsi de mettre en place rapidement des actions correctives.
Quel est le coût de l’analyse de légionelles ?
Le LDA39 se tient à votre disposition pour toute information tarifaire. Le coût de la prestation sera fonction du nombre de points d’eau à analyser. Il comprendra notamment des frais de déplacement et de prélèvement par un technicien habilité.
Notre prestation intègre les conseils apportés concernant le plan d’échantillonnage, les analyses, le suivi des résultats.